Cancers de la peau

Les carcinomes et les mélanomes sont les principaux types de cancers cutanés. Lorsque le cancer se développe à partir des kératinocytes (cellules de l’épiderme), on parle de carcinome ou cancer non mélanocytaire. Si la tumeur se forme au dépens des mélanocytes (cellules productrices de la mélanine et responsables de la pigmentation cutanée), il s’agit d’un mélanome.

Carcinome basocellulaire

En fonction de la couche kératinocytaire atteinte, on distingue deux types de carcinome: le basocellulaire et l’épidermoïde.
Le carcinome basocellulaire (CB) est le type de cancer de la peau le plus courant. Il se développe à partir des cellules basales de l’épiderme et n’évolue quasiment jamais vers un stade métastatique.

L’exposition prolongée au soleil, les antécédents familiaux et les coups de soleil répétés sont les principaux facteurs de risque: les lésions apparaissent par ailleurs au niveau des surfaces exposées au soleil (tête, visage, cou, tronc).

Les lésions cutanées se manifestent le plus souvent sous forme de nodules rosés (carcinome basocellulaire nodulaire), moins fréquemment sous forme d’ulcération. Une plaie ou une lésion qui ne cicatrise pas ou qui réapparaît suite à sa guérison doit également alerter quant au risque de cancer cutané.

Carcinome épidermoïde

Le carcinome épidermoïde (CE) ou carcinome spinocellulaire se développe à partir des cellules épineuses (ou squameuses) de l’épiderme et  atteint habituellement les personnes âgées de plus de 65 ans. Ici, le risque métastatique est présent ( principalement au niveau des ganglions et des poumons).

Les peaux déjà lésées sont plus concernées par un carcinome épidermoïde qu’une peau saine: brûlures, plaies chroniques, des lésions précancéreuses comme les kératoses actiniques ou la maladie de Bowen. La piste virale ( infection par HPV ou Human Papilloma Virus) est de plus en plus évoquée comme facteur de risque de CE.
Le carcinome épidermoïde est susceptible de se manifester sous la forme de plaques squameuses de couleur rouge, des excroissances de peau, des plaies formant des croûtes …
Ici aussi, un retard de cicatrisation d’une lésion doit faire penser au diagnostic de cancer.

Mélanome

Bien plus rare que le carcinome, le mélanome est le type le plus agressif de cancer de la peau. Son potentiel métastatique est en effet important et justifie un dépistage rigoureux et une prise en charge précoce.

L’exposition solaire, l’utilisation des cabines de bronzage, des antécédents personnels ou familiaux de cancer de la peau ainsi qu’un nombre important de grains de beauté constituent des facteurs de risques de mélanome.
Susceptible d’apparaître un peu partout sur le corps ( visage, cuir chevelu, cou, dos, tronc…), cette tumeur maligne peut se manifester soit par la modification d’un grain de beauté déjà existant, soit par l’apparition d’une tache brune ou de couleur noire sur une peau saine ( ce qui représente la grande majorité des cas ).

Le dépistage est le maître mot: celui-ci peut être réalisé soit lors d’une visite annuelle chez votre dermatologue, soit par un auto-examen de la peau.

Check-up dermatologique

Lors d’un check-up dermatologique, un examen de la peau est complété par une dermoscopie. Le dermatoscope peut être connecté à un appareil photo et à un ordinateur, facilitant ainsi l’enregistrement des images de certaines lésions dans le dossier médical du patient pour un suivi plus aisé. Cette technologie permet également, dans certains cas, de créer des cartographies détaillées des grains de beauté.

Chez Maison Abeille, nous disposons du système Fotofinder, technologie permettant la cartographie et l’analyse des grains de beauté ainsi que d’autres lésions cutanées. Il combine la technologie de photographie de haute résolution avec l’intelligence artificielle pour offrir une vue détaillée et une surveillance précise des changements cutanés au fil du temps. En simplifiant le suivi des lésions cutanées, FotoFinder joue un rôle crucial dans la prévention et la gestion de plusieurs problématiques dermatologiques. Ce système est en capacité de donner des résultats en quelques secondes,  réduisant considérablement le besoin de biopsies.

Cette visite doit se faire chaque année dans l’idéal, ou dès lors que vous constatez l’apparition d’une nouvelle lésion ou la modification d’une lésion ancienne.

Auto-examen

La règle ABCDE est une méthode simple pour l’auto-examen de la peau, en particulier pour l’identification des grains de beauté suspects ou des changements qui pourraient indiquer un mélanome:

• A pour Asymétrie : Un grain de beauté normal est généralement symétrique. Si vous tracez une ligne au milieu d’un grain de beauté et que les deux moitiés ne se ressemblent pas, c’est un signe d’asymétrie.
• B pour Bordures : Les grains de beauté normaux ont des bords lisses et réguliers. Les bords irréguliers, flous ou dentelés peuvent être un signe d’alerte.
• C pour Couleur : La présence de plusieurs couleurs (noir, brun, tan, rouge, blanc ou bleu) dans un même grain de beauté est un autre signe d’avertissement.
• D pour Diamètre : Un grain de beauté suspect peut être plus grand qu’un crayon à papier, c’est-à-dire plus de 6 mm de diamètre.
• E pour Évolution : Tout changement dans la taille, la forme, la couleur, ou la texture d’un grain de beauté, ou tout symptôme nouveau comme des saignements, des démangeaisons ou des croûtes, devrait être examiné par un médecin.

Il est conseillé d’effectuer cet auto-examen tous les 3 mois.

Éducation sur la protection solaire

L’éducation sur la protection solaire est cruciale pour réduire les risques de cancer de la peau. Les recommandations incluent l’utilisation de crème solaire avec IP adapté, le port de vêtements de protection et l’évitement de l’exposition au soleil pendant les heures les plus chaudes de la journée.

La dermoscopie peut indiquer le recours à une biopsie, qui permettra de déterminer le type histologique du cancer. En fonction du type et de l’avancement du cancer cutané, la prise en charge peut varier. L’équipe de spécialistes de Maison Abeille établit un protocole de traitement adapté aux besoins de chaque patient.

• Lorsque la lésion est de petite taille, celle-ci peut être complètement enlevée lors de la biopsie: la biopsie constitue alors le geste de chirurgie d’exérèse. Pour minimiser le risque de récidive, une seconde intervention chirurgicale peut être nécessaire pour retirer une marge de sécurité autour de la lésion ayant été enlevée ( 5 à 10mm pour un CE, 3 à 10mm pour un CB).
• Devant une lésion plus grande ou bien qui se situe au niveau d’une zone où le risque esthétique est important, une chirurgie en deux temps peut être nécessaire: on enlève d’abord la lésion, toujours avec une marge de sécurité, puis on attend le résultat de la biopsie afin de savoir s’il faut élargir la marge de sécurité.

Un mélanome au stade avancé ou métastatique nécessite une prise en charge différente.  Lorsque cela est possible d’un point de vue fonctionnel et esthétique, la fermeture de la zone opérée se fait par une suture simple, ce qui permet d’obtenir des cicatrices peu visibles. Si cette suture n’est pas réalisable, il est possible de laisser la plaie guérir naturellement ( cicatrisation dirigée ), en utilisant des pansements gras spécifiques qui favorisent la cicatrisation et permettent d’obtenir une cicatrice de qualité satisfaisante. Il est aussi possible de recouvrir la zone opérée avec un lambeau de peau prélevé d’une région avoisinante (locaux) ou à distance (libre), ou réaliser une greffe de peau prélevée sur le patient. Notre équipe de chirurgiens plasticiens est en capacité de réaliser des exérèses de la plus grande qualité avec des cicatrices discrètes voire quasi-invisibles.