Panaris

Le panaris est une infection aiguë qui touche habituellement le pourtour de l’ongle, généralement celui d’un doigt de la main, même s’il peut rarement survenir sur un orteil. Cette infection se manifeste dans la zone du repli unguéal, qui est la petite bande de peau entourant la base de l’ongle (c’est le panaris péri-unguéal, forme la plus classique). La pulpe ainsi que le dos du doigt peuvent aussi être touchés, mais bien moins fréquemment.

Principalement causé par la bactérie Staphylococcus aureus, le panaris fait le plus souvent suite à une atteinte traumatique de type piqûre, morsure, griffure, plaie, arrachement de la peau autour de l’ongle, rongement des ongles ou onychophagie…

Certains facteurs de risques favorisent l’apparition d’un panaris, comme un terrain immunodéprimé (alcoolisme, VIH, traitement immunosuppresseur…) ou une maladie chronique.

Un panaris évolue en 3 stades: phlegmasique (inflammatoire), collecté (abcédé) et compliqué. Les symptômes changent en fonction du stade.

Au premier stade d’évolution, le panaris est dit phlegmasique. La douleur est plutôt modérée et se manifeste au cours de la journée. La lésion est rouge et gonflée, avec une chaleur locale, mais il n’y a pas de fièvre. Avec un traitement approprié dès le début de l’infection, la guérison est souvent complète en 24-48 heures. Toutefois, la possibilité d’évolution vers un abcès existe malgré un traitement bien conduit.

En l’absence de traitement approprié, le panaris se collecte: la douleur est pulsatile (caractère rythmique, souvent décrite comme battante ou palpitante) et très intense, empêchant le sommeil. Une masse de consistance ferme apparaît au niveau de la lésion et le patient est fébrile (l’inflammation n’est plus seulement locale mais générale). C’est à partir de ce stade qu’il s’agit d’une situation d’urgence.

Au troisième stade, l’infection se propage aux tissus voisins et peut être à l’origine de complications sévères parmi lesquelles l’ostéite (soit une infection de l’os du doigt), l’atteinte de la gaine des fléchisseurs ( phlegmon des gaines des fléchisseurs avec un risque de nécrose du tendon) ou encore l’arthrite ( extension à une articulation inter-phalangienne). L’extension aux tissus cellulaires signe la cellulite.

Le diagnostic d’un panaris repose sur l’apparition d’une douleur, d’un gonflement et d’une rougeur localisée autour de l’ongle, souvent accompagnés de chaleur et parfois de pus.

Une radiographie peut être nécessaire si le terrain du patient est particulier ou bien si le panaris évolue depuis plusieurs jours. Cet examen complémentaire recherche une ostéite.

Éviter des habitudes telles que se mordre les ongles ou retirer la peau autour des doigts est la première étape pour prévenir un panaris. Adopter des pratiques d’hygiène de base, comme utiliser des outils appropriés et désinfecter les blessures, est également essentiel. Il est aussi recommandé d’utiliser des gants protecteurs lors d’activités manuelles potentiellement risquées, comme le bricolage ou le jardinage.

Traitement d’un panaris au stade phlegmasique

Pour un panaris au stade inflammatoire, le traitement est ambulatoire et se base sur des bains locaux d’antiseptiques du type chlorhexidine ou hexamidine ( habituellement 2 à 3 fois par jour). Le doigt doit être protégé par un pansement.

L’antibiothérapie peut être indiquée devant certains terrains particuliers ( immunodépression, terrain diabétique), elle dure habituellement 48h, délai au bout duquel une consultation de contrôle avec votre médecin est nécessaire.

Traitement d’un panaris au stade collecté ou abcédé

Il s’agit d’une urgence thérapeutique dont l’objectif est d’éviter le passage aux complications. Les équipes de Maison Abeille prennent en charge le traitement du panaris en urgence dans ses locaux à Paris 16.
Ce n’est pas une simple procédure d’incision, et il est dangereux d’essayer de drainer soi-même un panaris.

La première étape du traitement d’un panaris abcédé est l’incision et le drainage de l’abcès. Cette procédure, généralement réalisée sous anesthésie locale, permet d’évacuer le pus accumulé et de soulager la pression et la douleur. Les tissus sont ensuite nettoyés en profondeur et désinfectés, un lavage abondant est effectué. Il n’y a pas de fermeture cutanée, c’est-à-dire pas de sutures, on parle de cicatrisation dirigée.

Il peut être nécessaire d’enlever également l’ongle (auquel cas celui-ci prendra 3 à 4 mois pour repousser) et une immobilisation est faite.
Des échantillons bactériologiques sont pris systématiquement pour déterminer si un traitement antibiotique est requis.

Une douleur modérée à intense peut être ressentie au niveau du site opéré. Des antalgiques seront prescrits pour la gérer.

Suite au traitement d’un panaris collecté, une surveillance régulière par votre chirurgien est de mise. La cicatrisation dirigée impliquant l’absence de sutures, elle repose sur l’exploitation optimale des mécanismes naturels de cicatrisation, qui se déroulent en trois étapes : détersion, bourgeonnement et épidermisation. Le temps relatif de chaque phase dépend du type de plaie, de son emplacement et de sa superficie. Des pansements réguliers, souvent journaliers au début, seront donc nécessaires jusqu’à la fin de la cicatrisation.

Si les résultats sont habituellement très bons, une récidive du panaris peut toutefois survenir. Ce risque est plus élevé chez les patients âgés, tabagiques ou ceux ayant un terrain immunodéprimé ou diabétique.